Enrico Mattia SALONIA soutiendra publiquement ses travaux de thèse le lundi 16 juin 2025 à 10h00 (Auditorium 6, bâtiment TSE)
Titre de la thèse : On Choice, Belief, and Distribution : Axiomatic Studies in Behavioural Economics
Directeurs de thèse : Professeurs Ingela ALGER et François SALANIE
Les membres du jury sont :
- Ingela ALGER : Directrice de Recherche, CRNS/TSE-R Directrice de thèse
- François Salanié : Directeur de Recherche, INRAE/TSE-R Co-directeur de thèse
- Marcus Pivato : Professeur d'Economie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Rapporteur
- Marciano Siniscalchi : Professeur d'Economie, Northwestern University Rapporteure
- Pierpaolo Battigalli : Professeur d'Economie, Bocconi University Examinateur
Résumé :
Cette thèse étudie les principes qui sous-tendent le comportement individuel, le traitement de l’information et l’allocation des ressources. Elle se concentre sur des questions fondamentales en économie comportementale, domaine dans lequel sont introduits les concepts examinés ici.
Le premier chapitre analyse des individus animés de préférences pour l’universalisation — c’est-à-dire qu’ils tiennent compte de ce qui se produirait si chacun agissait comme eux. L’universalisation possède des bases évolutionnistes, concorde avec le comportement observé et conduit à des allocations souhaitables selon divers cadres normatifs. Les modèles actuels, tels que les préférences de l’Homo Moralis et l’équilibre kantien, manquent de fondements en théorie du choix, limitant leur portée. Pour y remédier, je propose un modèle axiomatique des préférences d’universalisation. Le défi majeur est que l’universalisation, attitude non conséquentialiste, échappe aux outils classiques de la théorie du choix. Mon modèle prévoit que l’axiome d’indépendance ne s’applique qu’à des actions universalisées de façon équivalente. Ce cadre unifie les modèles antérieurs, élargit la classe des préférences d’universalisation et guide les études empiriques.
Le deuxième chapitre porte sur la méritocratie, largement débattue dans les milieux publics et la littérature économique et philosophique. Une allocation est méritocratique si les individus les plus méritants obtiennent des résultats plus avantageux. Chaque forme se définit par deux composantes : un critère de mérite (définissant le comportement méritoire) et un critère de récompense (définissant les résultats gratifiants). Comparer les choix d’observateurs impartiaux à ces critères permet de tester la conformité à divers principes méritocratiques. Deux motivations sont considérées : récompenser le mérite comme intrinsèquement juste (méritocratie comme fin) et l’utiliser comme moyen pour d’autres objectifs (efficacité). Ces justifications sont équivalentes quant aux règles qu’elles impliquent. Les variations de ces critères expliquent diverses formes de méritocratie. J’examine deux principes : la méritocratie de Pareto (le mérite provient d’une amélioration de Pareto) et la méritocratie proportionnelle (la consommation croît proportionnellement à l’effort). Je conclus en distinguant la méritocratie de l’égalitarisme sensible à la responsabilité.
Le troisième chapitre étudie des individus dont le bien-être — leurs préférences — dépend directement de leurs croyances. Ces préférences expliquent des comportements s’écartant de la théorie de l’utilité espérée. De plus en plus de preuves montrent que les individus évitent ou déforment l’information pour préserver certaines croyances. Quand les croyances influencent les préférences, leur formation peut elle-même être endogènement façonnée par ces préférences, compliquant l’inférence des goûts et croyances à partir des choix. Ce chapitre propose un modèle de préférences dépendant des croyances avec mise à jour non bayésienne, et fournit des données de choix permettant de tester et d’identifier ses composantes. J’introduis une nouvelle forme de données de choix, généralisant le concept de menu dans la littérature, et j’énonce des axiomes sur les préférences pour ces menus.