Gyung-Mo KIM soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés "Essays on Structural Models of Educational Investment and Occupational Choices» lundi 23 juin 2025 à 14h00 (Bâtiment TSE, Auditorium 6)
Directeur de thèse : Thierry MAGNAC
Co encadrant : Olivier de Groote
1, esplanade de l'université, Auditorium 6
Membres du jury sont :
- Thierry Magnac : Professeur d'Economie, Université Toulouse Capitole Directeur de thèse
- Olivier De Groote : Professeur Assistant d'Economie, Université Toulouse Capitole Co-encadrant
- Arnaud Maurel : Professeur Associé d'Economie, Duke University Rapporteur
- Nicolas Pistolesi : Professeur d'Economie, Université de Nantes Examinateur
Résumé :
Cette thèse doctorale comprend trois chapitres qui examinent les mécanismes influençant les investissements éducatifs et les choix professionnels. Dans le premier chapitre, j'estime un modèle structurel dynamique de choix discrets portant sur les décisions d'éducation et de marché du travail, en étudiant les différences de rendements associés à l’enseignement supérieur. Le modèle considère explicitement diverses alternatives éducatives et le phénomène de suréducation, lorsque le niveau d'éducation acquis dépasse celui requis par l'emploi occupé. Dans des marchés du travail segmentés, la suréducation constitue une option intrinsèque aux diplômés universitaires, leur permettant d’accéder à des emplois non universitaires, alors que l'inverse est impossible. Une méthode d’estimation fondée sur les probabilités conditionnelles de choix (CCP) permet l’identification et l’estimation du modèle à partir de données coréennes récentes, même si elles ne couvrent pas toute la carrière des individus. Les résultats montrent que la suréducation accroît la dispersion des salaires des diplômés, mais sécurise leur emploi. Une politique fictive de tri plus strict des élèves selon leurs aptitudes scolaires, répartissant mieux les élèves entre filières générales et professionnelles, réduirait le nombre de diplômés universitaires motivés principalement par la valeur de consommation des études, diminuerait la suréducation et augmenterait le revenu salarial global à l'approche de la trentaine.
Dans le deuxième chapitre, mes coauteurs et moi étudions les décisions d’investissement éducatif quand les étudiants ignorent leurs véritables capacités et préférences. Nous estimons un modèle dynamique de choix discret intégrant l’incertitude des individus sur leur propre type. Nous utilisons des données courantes sur les anticipations déclarées par les étudiants concernant leurs résultats futurs pour mesurer cette incertitude. Appliqué au contexte coréen, le modèle révèle une grande incertitude avant les choix déterminants de parcours scolaires, en particulier chez les élèves peu compétents (souvent trop confiants). Informer mieux ces élèves renforcerait leur orientation vers des filières plus adaptées et inciterait davantage les élèves performants à poursuivre des parcours académiques exigeants. Cet effet perdure, conduisant à des diplômes universitaires variés à plus long terme.
Le troisième chapitre étudie l’incertitude des travailleurs concernant leur productivité réelle sur le marché du travail, avec des implications cruciales pour les choix professionnels et les évolutions salariales. J’identifie des caractéristiques clés du marché du travail américain qui s’expliquent par cette incertitude et par le processus d'apprentissage lié aux expériences professionnelles. Un modèle structurel décrit comment les travailleurs décident chaque année de rester ou de quitter leur emploi initial selon les salaires observés, tout en accumulant des compétences et en découvrant leurs talents réels. L'estimation, basée sur un filtre de Kalman et une méthode de probabilités conditionnelles, confirme une incertitude importante sur les compétences réelles des travailleurs. Les différences de salaires entre professions s’expliquent par le tri initial des travailleurs et l’accumulation différentielle de capital humain. Une analyse contrefactuelle montre qu’une politique informative réduisant les mauvaises affectations professionnelles améliore la correspondance emploi-compétences, accélère la croissance des salaires et réduit leur dispersion.
