Sommet du bien commun - La mondialisation contre les territoires

18 Juillet 2023 Politiques publiques


Ce débat a eu lieu dans le cadre de la troisième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 1er et 2 juin 2023, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : comment sauver le bien commun ? Avec plus de 1300 participants et des échanges riches, cette troisième édition confirme l’importance d’évoquer ensemble les enjeux de demain concernant le climat, la mobilité, l’alimentation, l’inflation, mais aussi la santé et l’intelligence artificielle. 

L’équilibre entre le local et l’international est parfois difficile à trouver. A l’heure de la relocalisation, les territoires ont une carte à jouer pour (re)devenir des lieux d’attractivités économiques.

Emmanuelle Auriol, économiste à TSE dresse un constat sans appel : “Dans les années 80, on avait 20% d’emplois industriels et en 2010 il n’en restait que 12%”. Dans le sillage de la mondialisation, des emplois français ont disparu. Mais selon elle, la balance peut être rééquilibrée grâce au PME et ETI françaises. « Ces entreprises sont intéressantes car elles sont implantées en région et ce sont elles qui innovent, il faut donc absolument les aider », indique-t-elle, d’autant que la marge de progression est importante : « Nous n’avons que 5 500 ETI en France aujourd’hui alors que nos voisins allemands en compte plus du double, 12 500. » 

Un accompagnement que la Banque des Territoires, par la voix de la directrice Occitanie, est prête à mettre en œuvre : « Nous sommes mobilisés autour de Toulouse et Montpellier pour la reconversion industrielle et l’accompagnement de startups qui ont vocation à s’implanter sur des friches industrielles”, explique Annabelle Viollet. 

Nécessité de changement 

Cette revalorisation des territoires est, selon elle, portée par les jeunes qui « souhaitent un nouveau paradigme : ils et elles souhaitent choisir leur lieu de vie avant leur lieu d’activité. C’est bien la société qui se fait l’écho de cette nécessité de changement : les besoins exprimés doivent pouvoir guider les investissements ».  

La société, c’est donc d’une part les jeunes générations, mais aussi les moins jeunes. Sylvain Rabuel, président du groupe d’Ehpad Domus Vi, fait le pari qu’en investissant dans des lieux d’accueil pour les personnes âgées, des services en lien avec les besoins de cette population seront nécessaires. Mais il admet qu’« en dehors des métropoles, il est beaucoup plus difficile d’attirer les financements. » 

La question de l’attractivité passe aussi par l’accessibilité des territoires. Marlène Dolveck, directrice générale de SNCF Gares & Connexions et président du Conseil d’Administration de TSE, assure qu’ « elle veut faire vivre toutes les gares de France, pas uniquement dans les grandes villes, en remettant du service dans la gare ». 

Selon elle, « pour réindustrialiser le pays, il faut une bonne éducation, un bon mix énergétique et des infrastructures efficaces ». 


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