Soutenance de thèse de Tuuli VANHAPELTO le 17 mai 2023

17 Mai 2023 Recherche

  Tuuli Maria VANHAPELTO soutiendra publiquement ses travaux de thèse le mercredi 17 mai 2023 à 14h00  (Auditorium 6)
« Essays on the Housing Market »
Directeur de thèse: Thierry Magnac

Pour assister à la soutenance, merci de contacter le secrétariat Christelle Fotso Tatchum.

Les membres du jury sont :

Résumé :

Cette thèse de doctorat se compose de trois chapitres qui abordent sous différents angles la même question fondamentale : Quels sont les mécanismes d’équilibre qui influencent le marché du logement ? La compréhension de ces mécanismes d’équilibre est essentielle à l’analyse des impacts du marché du logement sur la distribution des richesses et du bien-être dans la population.

Les deux premiers chapitres de cette thèse traitent de la polarisation du marché du logement entre les zones urbaines prospères et les zones rurales en déclin. Cette polarisation est la conséquence de l’évolution des secteurs économiques qui créent de la valeur. Bien que potentiellement bénéfique à la population dans son ensemble, cette évolution est aussi susceptible de faire des perdants, notamment de par son impact sur le marché du logement.

L’outil reliant les deux premiers chapitres de cette thèse sont les modèles d'équilibre spatial. L'idée sous-jacente des modèles spatiaux est que les lieux sont reliés les uns aux autres par le fait que les ménages choisissent leur lieu de résidence. Par conséquent, les changements dans les conditions économiques dans un lieu peuvent également avoir des effets dans d'autres par le biais de mécanismes d'équilibre. Cela pourrait signifier, par exemple, que la croissance urbaine n’apporte pas uniquement un bénéfice aux ménages de zones urbaines, mais qu'elle peut également nuire aux ménages de zones rurales. 

Dans le premier chapitre de cette thèse, je développe un cadre quantitatif pour comprendre quels groupes bénéficient de changements tels que la croissance urbaine. Les moteurs de la croissance urbaine, comme l'amélioration des revenus urbains, peuvent soit profiter à tous les ménages qui vivent en zone urbaine -ou peuvent y déménager-, soit uniquement aux propriétaires de logements urbains dans le cas où ils feraient monter les loyers et la valeur de l’immobilier. J'incorpore un marché du logement dans un modèle spatial afin de pouvoir évaluer ces effets. Mes estimations montrent qu'en Finlande, l’exode rural a bénéficié plus largement aux ménages urbains qu’à ceux vivant à la campagne. Par ailleurs, cette croissance des villes a été profitable aux ménages propriétaires de logements citadins, quand au contraire elle a nuit à ceux vivant hors des villes. 

Le deuxième chapitre de cette thèse, co-écrit avec Thierry Magnac, vise à comprendre les déterminants spatiaux de la liquidité du marché du logement. La facilité avec laquelle les maisons sont échangées est généralement élevée dans les zones urbaines et faible dans les zones en déclin. Nous développons un modèle de recherche de logement composé de plusieurs locations liées entre elles par une condition d'équilibre spatial, que nous estimons ensuite grâce à des données finlandaises. Nous constatons qu'après un choc exogène sur la valeur des logements, les réponses locales en matière de prix et de délais de vente sont très hétérogènes selon les localisations.

Le troisième chapitre, co-écrit avec Essi Eerola, Teemu Lyytikäinen et Tuukka Saarimaa, traite d’une politique d'aide au logement faisant usage de méthodes statistiques d’évaluation des politiques publiques. Les aides au logement peuvent avoir des conséquences indésirables lorsqu'elles augmentent le niveau des loyers et profitent donc en partie aux propriétaires plutôt qu'aux bénéficiaires des aides. Nous étudions une réforme en Finlande qui a augmenté les aides au logement pour certains types d'appartements uniquement.   Nous constatons que, bien que les allocations aient augmenté plus largement dans les petits appartements que dans les plus grands, leur loyer relatif ne semble pas avoir augmenté. Ce constat suggère que la réforme a bénéficié plutôt aux allocataires qu’aux propriétaires.