Philippe Aghion, lauréat du Prix Jean-Jacques Laffont 2022

COMMUNIQUE DE PRESSE

Toulouse, le 17 novembre 2022

 

Le Prix Jean-Jacques Laffont est décerné cette année à l’économiste Philippe Aghion,
professeur au Collège de France, à la London School of Economics
et à l’INSEAD (Institut européen d'administration des affaires).

 

Une remise de prix sera organisée mardi 6 décembre 2022 à la Mairie de Toulouse,
en présence de Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole et de Christian Gollier, directeur général de Toulouse School of Economics.

 

 

"Recevoir le prix Jean-Jacques Laffont est un grand honneur. Jean-Jacques Laffont a non seulement été un fantastique bâtisseur en faisant de Toulouse un phare de l’économie en France et en Europe. C’était également un homme de vision, dont la contribution à l’économie a été déterminante, tout comme Jean Tirole, qui a également été un de mes mentors. Ce prix m’incombe ainsi d’une certaine responsabilité, en écho à cet héritage.”

Philippe Aghion 

 

Philippe Aghion 

Diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan et de l’Université Paris-I Panthéon Sorbonne en Economie Mathématique, Philippe Aghion soutient sa thèse en Economie à l’Université d’Harvard en 1987. Il devient alors professeur assistant au MIT (Massachusetts Institute of Technology), où il rencontre Peter Howitt, avec qui il élabore la “théorie schumpétérienne” de la croissance économique.  

Philippe Aghion est actuellement professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « Institutions, Innovation, et Croissance », et il également professeur à l’INSEAD et à la London School of Economics, après avoir enseigné à Harvard de 2000 à 2020. En 2001, il a reçu le Yrjo Jahnsson Award qui récompense le meilleur économiste européen de moins de 45 ans, puis le John Von Neumann Award en 2011, et le « BBVA Frontier of Research Award » en mars 2020. Il est Fellow de la Société d’Econométrie, de la British Academy et de l’American Academy of Arts and Sciences. 

Ses travaux portent principalement sur la théorie de la croissance et de l’innovation et l’économie de la connaissance. Avec Peter Howitt il a développé le modèle Schumpetérien de croissance économique. Il est plus particulièrement l’auteur de Endogenous Growth Theory (MIT Press, 1998), Competition and Growth (MIT Press, 2006), Inequality, Growth, and Globalization – Theory,  History and Policy, avec Jeffrey Williamson (Cambridge University Press, 1999) ; Education et Croissance, avec Elie Cohen (La Documentation française, 2004) ; Les leviers de la croissance française, avec Gilbert Cette, Elie Cohen, et Jean Pisani (La Documentation française, 2007), Repenser L’Etat, avec Alexandra Roulet (Seuil, 2011), Changer de modèle, avec Gilbert Cette et Elie Cohen, Repenser la croissance économique (Fayard, 2016), et Le pouvoir de la destruction créatrice, avec Céline Antonin et Simon Bunel (Odile Jacob, 2020).  

 

Ses travaux 

“Mes recherches portent sur la théorie de la destruction créatrice, c’est-à-dire la manière dont une innovation nouvelle détruit une innovation ancienne et la rend obsolète. Ce mécanisme est le moteur du capitalisme et a permis une croissance majeure de nos niveaux de vie. L’enjeu actuel est de savoir comment appréhender ce pouvoir pour l’orienter vers une croissance plus verte et plus juste, pour le bien commun, en somme. 

Mais ce processus de destruction créatrice nous met face à une contradiction : il faut à la fois soutenir les entreprises viables afin de sauver des emplois et préserver le capital humain, tout en encourageant l’entrée de nouvelles entreprises et de nouvelles activités plus performantes ou plus en phase avec les besoins des consommateurs.  

A ce titre, trois acteurs sont indispensables : les entreprises, la société civile et l’Etat, en particulier pour rediriger le changement technique vers l’innovation verte, afin d’éviter un désastre environnemental. Par exemple, si l’on s’intéresse au secteur automobile, la mise en place d’une taxe carbone ou une subvention à l’innovation verte ont pour effet de rendre le changement de technologie moins coûteux et de réorienter l’innovation des entreprises automobiles vers les moteurs électriques. Mais les consommateurs jouent également un rôle important.” 

 

A propos du prix 

Depuis 2005, ce prix récompense chaque année un ou une économiste mondialement connue pour ses travaux de recherche qui, dans l’héritage du Professeur Jean-Jacques Laffont, combinent une théorie robuste avec une application empirique dans le monde économique. 

Créé par la Ville de Toulouse, en partenariat avec Toulouse School of Economics, ce prix a été décerné aux lauréats suivants : Peter A. Diamond, Daniel L. McFadden, Stephen A. Ross, Richard Blundell, Roger Myerson, Robert B. Wilson, Robert M. Townsend, Eric Maskin, Joseph Stiglitz, Elhanan Helpman, Susan Athey, Ariel Pakes, Daron Acemoglu, Marianne Bertrand, Matthew O. Jackson et Roland J. M. Bénabou. 

Parmi eux, plusieurs ont par la suite reçu le Prix Nobel d’Economie. Philippe Aghion est le second Français à être récompensé. 

 

A propos de Toulouse School of Economics 

TSE est un centre de recherche international fondé en 1981 par l’économiste français Jean-Jacques Laffont. Au sein de cette institution, émerge une science à la croisée entre la théorie et les faits, avec un objectif phare : être au service du bien commun. Depuis 2011, elle compte également l’IAST (Institute for Advanced Study in Toulouse), un centre de recherche innovant en sciences sociales, adossé à TSE, qui couvre 10 disciplines. 

Forte de ses 150 enseignants-chercheurs, TSE s’engage depuis 30 ans aux côtés des décideurs pour contribuer à résoudre les grandes problématiques économiques actuelles.  

Toulouse School of Economics est aussi une école qui propose différents niveaux de formation de la licence au doctorat, rassemblant 2 300 étudiants, ainsi que 100 doctorants.  


Retrouvez ici plus d'informations sur la remise de prix.

Contact presse : Caroline Pain - caroline.pain@tse-fr.eu - +33(0)6.08.13.35.16.