Article

La responsabilité à l’épreuve de la division mondiale du travail : les apports de l’économie comportementale

Emmanuelle Auriol

Résumé

Pour les économistes, ce sont les institutions, les règles de droit et les contrats qui doivent inciter, voire contraindre, les individus à se comporter de manière responsable. Ils étudient les marchés et leur fonctionnement dans le but de trouver les règles qui permettent de se prémunir des comportements opportunistes et déviants. Que l’on considère les apports des néo-classiques ou ceux, plus récents, de l’économie comportementale, la responsabilité au travail ne va pas sans contrôle. Celui-ci a pour but, dans le premier cas, de mesurer la performance du travailleur pour le rémunérer et, dans le second cas, de lutter contre le sabotage, généré par des motivations intrinsèques négatives. Pour assurer une production responsable, les entreprises doivent aussi vérifier l’origine et la qualité des autres intrants. La globalisation, couplée à la division mondiale du travail, pose un problème croissant de traçabilité et de confiance dans le marché. En attendant la mise en place d’hypothétiques normes environnementales et sociales internationales, la transparence sur l’ensemble du processus de production est le seul moyen de savoir à quoi les entreprises et leurs salariés contribuent. Ne pouvant faire ce travail de vérification eux-mêmes, ils s’en remettent aux institutions publiques et privées de certification.

Référence

Emmanuelle Auriol, « La responsabilité à l’épreuve de la division mondiale du travail : les apports de l’économie comportementale », Sociologie du travail, vol. 61, n° 2, juin 2019.

Publié dans

Sociologie du travail, vol. 61, n° 2, juin 2019