3 juillet - avis de soutenance de Filippo Maria D'ARCANGELO

3 Juillet 2020 Recherche

Monsieur Filippo Maria D'ARCANGELO soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés "Essais en économie de l'environnement: marchés du carbone, compétitivité et ressources communes" dirigés par François SALANIE (INRAE-TSE)
Soutenance prévue le vendredi 03 juillet 2020 à 10h00
Lieu : TSE, 1 esplanade de l'université, 31000 Toulouse
Salle : soutenance dématerialisée (zoom meeting)

Composition du jury proposé :
M. François SALANIE Toulouse School of Economics Directeur de thèse
M. Mathias REYNAERT Toulouse School of Economics Co-directeur de thèse
M. Ulrich J. WAGNER Universität Mannheim Rapporteur
Mme Estelle CANTILLON Université Libre de Bruxelles Rapporteur

Mots-clés : marchés du carbone,economie environnementale,ressources communes,

Résumé :
Cette thèse comprend trois essais empiriques qui étudient le comportement des entreprises et des agents individuels face aux politiques environnementales. Ces chapitres sont liés entre eux par le fait qu’ils étudient un effet ou une conséquence inattendu de ces politiques. Les deux premiers chapitres s’intéressent au marché du carbone européen, pensé pour réduire les émissions polluantes, mais qui a également un impact sur la compétitivité des entreprises et les investissements internationaux. Le troisième chapitre apporte la preuve empirique que les préférences sociales des individus qui jouissent d’un bien en propriété commune peuvent influencer les politiques de préservation, parfois de manière surprenante. Dans le premier chapitre, je produis une analyse empirique de l’effet du système européen d'échanges de quotas d'émissions (EU ETS) sur les investissement internationaux en m’appuyant à la fois sur un cadre théorique qui modélise la décision d’investissement par les entreprises et sur des données microéconomiques inédites au niveau des entreprises. A l’inverse de la littérature scientifique sur le sujet, j’insiste dans mon analyse sur l’importance de l’hétérogénéité entre les entreprises. Je calcule tout d’abord les conditions d’optimalité des émissions polluantes des entreprises afin de mesurer la sensibilité des investissements au prix du carbone sur la base des données observables sur la pollution. Cela me permet ensuite d’estimer l’effet de l’EU ETS sur les investissements internationaux en comparant les bénéfices pour les entreprises d’une stratégie d’investissement dans plusieurs pays. Mes résultats indiquent que les investissements sont sensibles au prix du carbone, et que cet effet est d’autant plus grand que les investissements sont facteurs de pollution. Cependant, la somme agrégée des investissements détournés est faible et les pertes qui en découlent ne justifient pas à elles seules la générosité des mécanismes de compensation mis en place pour sauvegarder ces investissements. Dans le deuxième chapitre, Giulia Pavan, Sara Calligaris et moi même apportons des preuves de l’impact causal de l’EU ETS sur le choix des intrants et la productivité totale des facteurs des entreprises. Nous utilisons à la fois une estimation structurelle de la production de fonction des entreprises et des techniques d’évaluation des politiques publiques pour estimer l’effet de l’EU ETS sur les entreprises italiennes dans le secteur industriel. Nos résultats mettent en évidence un effet légèrement négatif sur la productivité mais hétérogène entre les secteurs. Ces résultats penchent en faveur de l’hypothèse d’un changement de combustible plutôt que d’une modification radicale du processus de production. Dans le troisième chapitre, George Joseph et moi-même étudions à travers une expérimentation de terrain les effets de droits de récolte différenciés sur les préférences sociales des agents individuels. Dans les modèle de théorie des jeux, aucune variation dans le choix des agents ou de leurs gains ne permet a priori de décrire leurs préférences sociales. Nous proposons une solution en estimant ce jeu de décision à l’aide d’une procédure en deux étapes, qui peut être appliquée plus généralement à l’étude des préférences altruistes. Nos résultats indiquent que les modèles de préférences altruistes sont plus efficaces pour expliquer les données empiriques que les modèles individualistes, et que l’altruisme est également mieux indiqué pour le faire que l’aversion pour les inégalités. Lorsque les droits de récolte augmentent de façon asymétrique pour certaines personnes, les agents augmentent en retour le degré d’altruisme de leurs préférences et deviennent moins égoïstes. Lorsque le partage des ressources est établi selon une règle de proportionnalité, cet effet augmente encore, mais les participants montrent alors davantage d’aversion à l’égalité lorsque
leur gain est plus faible que celui des autres.