Sommet du Bien Commun - Polluer moins, le dilemme des mobilités

17 Juillet 2023 Climat


Ce débat a eu lieu dans le cadre de la troisième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 1er et 2 juin 2023, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : comment sauver le bien commun ? Avec plus de 1300 participants et des échanges riches, cette troisième édition confirme l’importance d’évoquer ensemble les enjeux de demain concernant le climat, la mobilité, l’alimentation, l’inflation, mais aussi la santé et l’intelligence artificielle.

Comment se déplacer en polluant moins ? Comment répondre aux besoins de la population tout en prenant en compte les enjeux écologiques ? La mobilité de demain soulève de nombreux enjeux. 

A l’occasion du Sommet du Bien Commun, Estelle Malavolti, économiste à TSE et enseignante-chercheuse à l’ENAC, est intervenue pour décrypter les défis concernant la mobilité de demain. “Ces dernières années, de nombreuses études ont montré un certain nombre de choses sur les comportements individuels en matière de transports. Elles soulèvent un sujet important : comment arriver à convaincre les consommateurs d’utiliser d’autres modes de transports que la voiture individuelle.”  

Estelle Malavolti cite notamment une enquête de l’Insee parue en 2021 qui rapportait que 42% des personnes utilisent leur voiture pour faire un trajet de moins d’un kilomètre. “C’est effarant, constate-t-elle, et c’est ça qu’il faudrait arriver à changer. Cela peut se faire plusieurs niveaux, notamment en réfléchissant au rapport et à la valeur du temps que les consommateurs ont via les transports.” 

Selon l’économiste, il serait nécessaire de repenser le rapport au temps. “Dans la modélisation économique, on considère toujours le transport comme un coût que l’on cherche à diminuer. Et si, à la place de cela, on essayait plutôt de l’optimiser ?” 

Utiliser l’existant 

L’optimisation, c’est justement le maître-mot de l’association Rallumons l’Etoile. Cette organisation toulousaine rassemble des citoyennes et citoyens, des élus locaux et d’organisations syndicats et d’entreprise. Son président, Benoît Lanusse, rappelle lors du Sommet, qu’une grande partie des 1,3 million d’habitants de l’agglomération toulousaine n’ont pas d’alternative à la voiture individuelle. “Rallumons l’Etoile a identifié qu’il manquait des trains d’agglomérations qui puissent offrir une alternative à la voiture entre le métro qui dessert très bien le cœur de la métropole et les TER qui relient le reste du territoire.” 

“Notre association milite pour être à la fois ambitieux et pragmatique, en commençant par optimiser l’existant”, ajoute le président. Leur objectif : la mise en route en 2029 d’un RER Toulousain qui permette d’avoir des trains toutes les 30 minutes de 5 à minuit, avec une tarification intégrée, un réseau de bus coordonné et des équipements permettant la continuité entre les trains, les bus et les vélos. 

Benoît Lanusse insiste sur la nécessité de faire un projet commun, que chacun sorte de son couloir pour travailler ensemble. C’est également un impératif, selon Estelle Malavolti, pour permettre aux projets votés par les pouvoirs publics d’être en phase avec les besoins de la population. “Il y a souvent un manque de coordination et de remontées d’informations au moment de la prise de décision”, note l’économiste. Selon elle, cela pose la question du processus démocratique et de la manière dont on associe la société civile au moment de l’implémentation de ces investissements qui sont souvent coûteux. 


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