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L’aversion au risque, composante essentielle du prix du risque, est-elle stable dans le temps ?

Marianne Andries

Résumé

Être averse au risque, un biais psychologique bien connu, cela correspond à refuser toute loterie ayant des gains et des pertes égaux, et ayant les mêmes chances de se réaliser. Pour accepter une perte de 1 euro avec 50 % de chance, il faut nous offrir un gain plus important, par exemple 2 euros plutôt que 1 euro – une compensation pour le risque pris en jouant. De la même manière, les investisseurs sont « récompensés » quand ils acceptent de s’exposer au risque actions des marchés financiers : leurs retours sur investissement doivent être supérieurs en moyenne au rendement sans risque – c’est le equity risk premium. Cette compensation pour le risque varie au cours du temps : les investisseurs peuvent espérer des gains futurs plus importants quand le cours du marché est faible au regard des dividendes versés que quand il est élevé. Mais ces variations de la prime du risque viennent-elles de variations de l’aversion au risque au cours du temps, ou ont-elles une autre origine ? Les données financières montrent, de manière indirecte, que la quantité de risque économique varie elle aussi avec l’indice. L’aversion pour le risque ne serait donc pas la seule en cause pour expliquer les variations du equity risk premium, même s’il est possible qu’elle joue un rôle important. Quantifier et comprendre ces deux sources de variations du prix du risque – l’aversion au risque et la quantité de risque – sont au cœur de la recherche théorique en finance des marchés.

Codes JEL

  • G11: Portfolio Choice • Investment Decisions
  • G12: Asset Pricing • Trading Volume • Bond Interest Rates

Référence

Marianne Andries, « L’aversion au risque, composante essentielle du prix du risque, est-elle stable dans le temps ? », Revue d'économie financière, n° 133, janvier 2019, p. 45–59.

Voir aussi

Publié dans

Revue d'économie financière, n° 133, janvier 2019, p. 45–59